Le devenir d’Andelat, de Clavières et de Neuvéglise-sur-Truyère au cœur des réflexions des étudiants architectes de Clermont-Ferrand

En vue de leurs études universitaires, une dizaine d’étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Clermont-Ferrand (ENSACF) sont venus à la rencontre du territoire de Saint-Flour Communauté et de ses habitants en octobre dernier. Ils se sont rendus plus précisément à Andelat, Clavières et Neuvéglise-sur-Truyère.
Issu d’un partenariat entre la Ville de Saint-Flour et Saint-Flour Communauté avec l’ENSACF, ce travail a pour objectif d’amener les futurs concepteurs à s’interroger sur des projets d’aménagement. Cette année, les thématiques retenues ont porté sur la mobilité en lien avec la dynamique commerciale, la transition agricole et le tourisme.
Ces réflexions ont été présentées le vendredi 1er février 2019 dernier à Saint-Flour, devant un parterre d’élus et de professionnels, et sous le regard attentif d’un jury présidé par Pierre JARLIER, Président de Saint-Flour Communauté et Maire de Saint-Flour.
En préambule, Pierre JARLIER a souhaité rassurer les étudiants sur le rôle prépondérant de leur action, qui s’inscrit dans une logique territoriale prise en compte par les élus : « Votre travail est utile et permet à nous, élus, d’avoir un éclairage supplémentaire sur le territoire. Globalement, vos réflexions visent le même objectif que nous nous sommes fixés : bâtir des pôles de résistance dans la ruralité. »
Jean-Baptiste MARIE, architecte-urbaniste et Maître de conférences à l’ENSACF, a explicité en quoi a consisté le travail des étudiants : « Nous leur avons demandé cette année de se concentrer sur trois communes de Saint-Flour Communauté, aux singularités fortes : Clavières sur le Massif de la Margeride, Andelat dans la Vallée de l’Ander et Neuvéglise-sur-Truyère en Planèze et attenante aux gorges de la Truyère. Ils ont fondé un « germoir » pour comprendre quelles dynamiques se jouent sur ces territoires : en mobilité, quelles alternatives trouver au « tout-voiture » ? en éco-tourisme, comment trouver un équilibre entre les commerces et les sites touristiques ? en agriculture, comment valoriser les filières courtes et se positionner dans une transition écologique et solidaire ? »
Autant de questions qui ont fait émerger plusieurs projets présentés par les étudiants…


à SAINT-FLOUR / ANDELAT
Constats :
Commune de 460 habitants et d’une superficie de 21,05 km², Andelat se caractérise par une activité agricole importante, orientée vers l’élevage. Elle dispose de la zone d’activité de Montplain, qui modifie les modes de consommation des habitants. Elle est fortement impactée par l’urbanisation de Saint-Flour. Le bourg est contrasté avec des fermes traditionnelles, des maisons paysannes et des pavillons récents.
Projets réfléchis :
Trois stratégies ont été réfléchies pour renforcer la commune contre le phénomène de village dortoir et freiner la péri-urbanisation :
- Renforcer les proximités et créer un espace ouvert à tous, lieu de rencontre, pour renforcer les liens ;
- Éviter de faire d’Andelat un simple quartier périphérique de Saint-Flour en revalorisant l’identité agricole du village (création d’un parc agricole, supermarché géré par les agriculteurs…) ;
- Repenser le réseau ferroviaire avec une plateforme qui permettrait le transport de marchandises et de voyageurs.


à CLAVIÈRES
Constats :
Située sur les pentes de la Margeride, la commune de Clavières compte 212 habitants et s’étale sur 44,66 km². La forêt y est très présente et le bois apparaît comme une ressource locale importante.
En parallèle, une chute du nombre d’exploitants agricoles est à noter. Les étudiants ont relevé un manque d’accès aux grands paysages et vues imprenables lorsque l’on est à Clavières par l’absence d’espaces publics aménagés. Ils notent également un potentiel touristique intéressant (paysages peu urbanisés, rapport à la nature, chemins de randonnées…) malheureusement peu valorisé.
Projets réfléchis :
Forts de ces constats et nourris par les témoignages des habitants, les étudiants axeraient leur stratégie de développement pour Clavières autour de la filière bois et sa restructuration, en lien direct avec les communes voisines de Ruynes-en-Margeride et Vabres. Ils envisageraient également la création d’espaces publics permettant un accès aux vues imprenables sur le paysage des Monts de la Margeride.


à NEUVÉGLISE-SUR-TRUYÈRE
Constats :
Commune nouvelle réunissant Lavastrie, Sériers, Neuvéglise et Oradour, Neuvéglise-sur-Truyère se trouve à la jonction de la Planèze et des gorges de la Truyère. La procédure de classement en Grand Site de France pour la vallée de la Truyère étant enclenchée, les étudiants en architecture ont pensé des projets d’aménagement en phase avec les enjeux touristiques et locaux pour ce site au patrimoine naturel certain et à la biodiversité préservée.
En parallèle, les questionnements se sont aussi concentrés sur la mobilité dans la commune entière, dont la particularité est de s’étaler en plusieurs bourgs. Il apparaît que Neuvéglise concentre divers services (école, poste, maison de santé, commerces de première nécessité…) qui limitent les déplacements des habitants vers le pôle commercial de Saint-Flour. Enfin, la question de l’accueil de nouveaux habitants et de logements s’est également posée.
Projets réfléchis :
Les étudiants ont donc cherché à valoriser ce site grâce à l’aménagement d’espaces de contemplation et de découverte. Le lieu-dit du Mas à Lavastrie, hameau en cul-de-sac situé au bord des gorges, a notamment attiré l’attention des futurs concepteurs, qui imagineraient facilement y développer une offre d’hébergement touristique complété d’un restaurant et un cheminement piéton dans le hameau.
Par ailleurs, pour limiter l’étalement urbain tout en préservant les espaces paysagers, les étudiants ont pensé à réactiver le centre bourg de Neuvéglise. Il s’agirait de réhabiliter les espaces historiques du foirail et du couderc (pâturage collectif proche du village) en halle commerciale couverte capable d’accueillir plusieurs types d’événements mais aussi en jardin partagé. Leur projet prévoirait également un espace de stationnement à l’entrée du bourg pour encourager les déplacements piétons dans le centre.


Pour retrouver tous les détails sur ces travaux…
– Mars 2019 : parution d’un ouvrage complet intitulé « Penser la ville par ses ruralités »
– Du 6 au 30 avril 2019 : exposition à la Maison des associations (salle 2) de Saint-Flour, dans le cadre des Journées Européennes des Métiers d’art

