Vers un classement du viaduc de Garabit au patrimoine mondial de l’UNESCO


C’est un projet d’envergure dont l’aboutissement est prévu sur quelques années pour une fusée à étages qui verra chacun d’eux propulser le suivant. Le classement des gorges de la Truyère au titre des paysages remarquables, première étape vers une reconnaissance Grand Site de France, accompagnera la candidature de classement du viaduc de Garabit au patrimoine mondial de l’Unesco mené par quatre territoires européens.
Saint-Flour Communauté met tout en œuvre dans le cadre d’une démarche globale et transversale de développement de ce site emblématique de notre territoire.
« Nous nous mettons en capacité de présenter un projet global et transversal pour ce territoire avec une prise en compte des enjeux environnementaux, patrimoniaux, économiques et touristiques », a présenté Pierre JARLIER, président de Saint-Flour Communauté, ce jeudi 12 juillet à Garabit lors d’une réunion de travail sur le sujet.
La Communauté de communes met déjà en œuvre de nombreux outils dans cette perspective : Plan local d’urbanisme intercommunal, programme d’intervention agricole pour la reconquête foncière, gestion des sites Natura 2000, nouveau périmètre pour le label Pays d’art et d’histoire, Contrat de rivière, « station de montagne quatre saisons » en lien avec la station du Lioran et la région Auvergne-Rhône-Alpes…
Pour Francis ROME, de la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement : « ces moyens sont très positifs pour une candidature de classement qui doit se faire en concertation avec les élus et les populations et qui prouve que le territoire est en capacité de gérer , dans les règles, les sites classés ».

Ce classement paysager, qui pourrait conduire vers une reconnaissance Grand Site de France accompagne une autre démarche, celle de classement du viaduc de Garabit au patrimoine mondial de l’Unesco. Celle-ci est conduite de façon collective à l’échelle Européenne par quatre territoires possédant des ponts à arc du XIXe siècle à savoir : ponts Maria Pia et Dom Luis I au Portugal, le Pont San Michele en Italie, le Pont Müngsten en Allemagne et le viaduc de Garabit en France.
Bertrand LEMOINE, architecte, historien et spécialiste des ponts était jeudi à Garabit pour présenter les atouts de cette démarche transnationale. « Nous avons les cinq ponts majeurs en Europe qui, à leur époque, ont constitué des prouesses technologiques et techniques, dans leurs dimensions alors exceptionnelles, et des exemples pour de nombreux ouvrages ensuite à travers le monde. Nous constatons qu’il y a aussi eu, sur un plan scientifique, des échanges entre les ingénieurs pour leur construction ».
La candidature a été lancée cet hiver en Allemagne. Dernièrement à Porto, les représentants des différents territoires ont montré leur ambition à voir aboutir ce projet international.
« C’est un véritable enjeu pour l’avenir du territoire, souligne Pierre JARLIER. Cette année verra se dessiner le périmètre du classement des gorges pour un arrêté de classement qui pourrait intervenir en 2020, au moment où nous accueillerons l’un des congrès de préparation à la candidature auprès de l’Unesco ».
